Sur le terrain, cette prime est plutôt perçue comme un moindre mal. Malgré cela, Emilie, enseignante de maternelle en banlieue parisienne, ne boude pas la satisfaction d'être enfin traitée sur un pied d'égalité avec les professeurs du second degré.
« On va enfin être reconnus comme les professeurs de collège, parce que de toute façon, on a le même niveau d'études, on a passé un diplôme équivalent », explique-t-elle.
« Ca m'a longtemps pesée de dire " mince, je suis moins bien considérée que les profs de collège ", confie Emilie. Alors que j'ai le même parcours d'études ! Donc, enfin, ça y est, on est sur un pied d'égalité. »
« Ça ne changera pas mon quotidien »
1 200 euros annuels ? Alexandra, professeure des écoles depuis 20 ans, en est sure : cela ne changera pas grand-chose. « Le métier a changé, parce qu'on nous demande de plus en plus en nous payant de la même façon », note-t-elle en préambule.
Et de donner son avis : « Pour ma part, la fiche de paie, quand je la reçois, je ne la regarde pas. De toute façon, pour moi, ça ne changera rien. Et si j'ai une augmentation, ce sera une augmentation qui sera très faible, qui ne changera pas mon quotidien. »
Une profession qui encaisse les coups
Pour Emilie, l'enseignement « n'est pas un métier d'avenir ». « Un jeune enseignant qui démarre, il ne peut pas vivre avec un salaire comme ça. Alors effectivement, la vocation, on l'a ou ou ne l'a pas. Moi, je pense qu'il faut l'avoir pour faire ce métier-là. »
Mais si c'était à refaire, « au jour d'aujourd'hui, je pense que je ne choisirai pas ce métier », conclut l'enseignante en maternelle.
A un an de l’échéance présidentielle, c'est donc avec une grande réserve que la profession, dont les salaires restent très en deçà de ceux de leurs homologues européens, accueille le geste du gouvernement, budgété à 265 millions d'euros.