Seul debout face à un pupitre, sur la scène d’un théâtre à 300 mètres de l’Élysée, François Hollande est toujours président, mais ressemble déjà à un candidat en meeting venu défendre son bilan.
« Dans quel pays d’Europe y a-t-il eu autant de progrès réalisés depuis quatre ans ? Dans quel pays d’Europe la protection sociale a-t-elle été à ce point élargie ? Dans quel pays d’Europe il a été possible d’accorder de nouveaux droits alors qu’il était demandé des efforts ? », lance le président.
Il y a les avancées, François Hollande veut en convaincre, et il y a ce qu’il a fallu assumer : le terrorisme. « Alors que ça n’était pas prévu, que ça n’était pas dans les 60 engagements, j’ai dû prévoir une augmentation des effectifs, des moyens des forces de l’ordre, des services de renseignement, explique-t-il d’un ton acerbe. J’ai dû proclamer l’état d’urgence. »
Sous son costume présidentiel, François Hollande a la volonté d’en découdre, d’assumer son bilan. Mais le président passe quand même sous silence le fiasco de la déchéance de nationalité ou encore, les chiffres du chômage.
A la gauche, qui le malmène ou le conteste, François Hollande a pu opposer sa méthode de gouvernement : le compromis. « Pas un médiocre point moyen, dit le président. Le compromis c'est tenir son axe avec ténacité. » Le compromis et des engagements qu’il juge tenus. Des droits nouveaux : le mariage pour tous, le tiers payant généralisé et un modèle social « jamais atteint, préservé, enrichi » estime-t-il.
Toujours plus à l’aise face à une salle qu’à la télévision, François Hollande a multiplié comme en campagne les plaisanteries, les remarques parfois acerbes pour ceux pour qui « la gauche n’est jamais aussi belle que lorsqu’elle se conjugue au passé ».
François Hollande dira en décembre s’il est bien candidat mais, d’ores et déjà teste des formules, ouvre quelques pistes. Toujours optimiste, le chef de l’État termine son discours avec cette phrase : « la récompense ne sera pas dans l'histoire, elle sera dans l'avenir ». François Hollande croit toujours dur comme fer que pour lui tout est encore possible.