Jusqu'à présent, les violences policières ne faisaient l'objet d'aucun recensement exhaustif et officiel. Et quand l'ACAT s'est saisi du sujet, il lui a fallu dix-huit mois pour étudier les plaintes déposées, entendre diverses associations et éplucher les articles de presse sur le sujet.
Désormais, chaque cas de violence policière devrait être recensé. L'IGPN, l'Inspection générale de la police nationale, sera chargé de cette tâche. Dans ce fichier, théoriquement alimenté « en temps réel », doivent figurer tous les affrontements ayant entraîné pour les victimes des « incapacités totales de travail supérieure ou égale à 20 jours ».
Officiellement, l'outil vise à établir de la transparence. Une réponse à l'ACAT qui dénonçait dans son rapport publié le 14 mars dernier « l'opacité criante » de la police et de la gendarmerie. Réponse aussi à certaines inquiétudes qui se font jour alors que dans le contexte de lutte contre le terrorisme, le gouvernement souhaite assouplir les règles d'ouverture du feu par les forces de l'ordre.
Mais pour que l'outil soit efficace, pour que ce recensement par la police des cas de violence policière soit fiable, il faudra éviter l'écueil d'une lecture politique des chiffres obtenus.
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