Aéroport Notre-Dame-des-Landes: Valls et Royal font une lecture opposée du rapport

Pour le Premier ministre Manuel Valls, le rapport d'experts remis mardi à la ministre de l'Environnement Ségolène Royal sur Notre-Dame-des-Landes « valide la pertinence » du projet controversé de transfert de l'aéroport de Nantes. Mais les opposants à ce projet n'interprètent pas ce rapport de la même manière. En effet, l'expertise mentionne deux hypothèses : celle de construire l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes mais dans des dimensions réduites, ou celle de réaménager l'actuel aéroport.

Pour les opposants, il y a deux renseignements à tirer de l'expertise commandée par Ségolène Royal. La très bonne nouvelle pour les opposants réside en ce que les experts mentionnent la possibilité de renoncer au nouvel aéroport, souligne Françoise Verchère, coprésidente du comité d'élus opposés au projet de Notre-Dame-des-Landes.

« Le premier renseignement, c'est qu'on peut effectivement rester à Nantes-Atlantique, et que la possibilité de réaménagement, qui avait été balayée par la direction générale de l'aviation civile au moment de l'enquête d'utilité publique, est validée par les inspecteurs, avec un problème sur le bruit. Donc nous sommes d'accord pour retravailler là-dessus parce qu'on pense qu'il y a des solutions quand même », explique-t-elle.

Par exemple, la mise en place de nouvelles procédures d'approche des avions qui réduirait considérablement le bruit lors des atterrissages, mesure d'ailleurs préconisée par le rapport.

« Le deuxième point très important de l'expertise, c'est qu'effectivement le projet de Notre-Dame-des-Landes est surestimé, ce qui veut dire, de notre point de vue, que la déclaration d'utilité publique devrait être abrogée. Celle-ci a été prononcée sur des bases fausses », conclut Françoise Verchère.

De son côté, Ségolène Royale est également satisfaite du rapport. Elle qui n'a jamais caché son scepticisme sur le projet actuel d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, est repartie à l'offensive, contredisant à nouveau Manuel Valls : elle souhaite que le projet soit revu à la baisse, avec une seule piste, et dénonce l'inutilité de certaines expulsions. Le projet d'aéroport, destiné initialement à remplacer d'ici 2017 le site de Nantes-Atlantique, « doit être modifié », a estimé la ministre de l'Environnement, qui a appelé les élus à trouver un compromis, soit en réduisant sa taille, soit en modernisant le site nantais.

Les pro-aéroport, eux, n'en démordent pas non plus. Les propos de Ségolène Royal sont ainsi en contradiction avec la position de Manuel Valls, pour qui le rapport des experts valide la « pertinence » du projet, mené par le géant des travaux publics Vinci, et qui met en doute « la faisabilité juridique » du passage de deux à une piste.
Le Premier ministre, fervent défenseur du projet, a déjà confirmé la tenue du référendum le 26 juin prochain.

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