C’est une interview accordée au quotidien belge Le Soir le 21 mars dernier qui a mis le feu aux poudres. Dans cet entretien, le député les Républicains Alain Marsaud, membre de cette commission d’enquête parlementaire, tire à boulets rouges sur la Belgique : « la naïveté des autorités belges nous a coûté 130 morts », déclare-t-il. Ces propos ont suscité la colère à Bruxelles et ont sérieusement compliqué l’organisation de ce déplacement.
Pourtant, cela n’empêche pas Alain Marsaud de réitérer encore aujourd’hui ces attaques : « Bien sûr que la Belgique a une grande responsabilité dans ce qui est arrivé en France, comme ils ont une grande responsabilité dans ce qui est arrivé à Bruxelles. Grande naïveté, sans doute issue d'une grande convivialité. Peut-être que nos amis belges sont trop conviviaux... »
Pour apaiser les choses, Alain Marsaud ne participera à ce déplacement. Ses propos ne cessent d’irriter au sein même de la commission d’enquête. Les élus présents veulent pouvoir faire sereinement leur travail. Ce jeudi à Bruxelles, ils doivent s’entretenir avec magistrats et responsables de services de renseignement, avant de rencontrer vendredi matin le bourgmestre de Molenbeek. « Le but de cette visite est de comprendre les logiques de renseignements à l'échelle européenne, de déterminer quelles ont été les carences et comment on peut travailler à une agence européenne de renseignements ou en tout cas une meilleure coordination de ceux-ci », s'interroge le député radical de gauche Olivier Falorni.
Après la Belgique, les parlementaires se rendront vendredi après-midi à La Haye, aux Pays-Bas. Au programme : les visites d’Europol, l’office européen de police et d’Eurojust, l’unité de coopération judiciaire européenne.