On peut dire qu’il y a deux constantes dans la manifestation d’aujourd’hui : la pluie et les mêmes revendications, ce qui donne des slogans : « Le temps est pourri, la loi El Khomri aussi ».
Sur les banderoles portées par les jeunes, on peut lire aussi « la jeunesse debout », « oui au travail, non à l’esclavage ».
Alors les étudiants et les lycéens se répètent de manifestation en manifestation. Ils demandent le retrait pur et simple de la loi portée par Myriam El Khomri. Quand on tend les micros à ces jeunes, ils ne s’arrêtent pas forcément sur des points précis de la loi Travail, mais parlent d’un recul des droits sociaux. Ils citent leurs aînés. Ils se sont battus pendant quarante ans et d’un revers de main, le gouvernement balaie ces acquis sociaux et donne tous les pouvoirs aux patrons.
Bonnet enfoncé jusqu’aux sourcils, Louis, étudiant en sciences économiques, dit que puisque François Hollande a reculé face à la déchéance de la nationalité, alors il pourrait le faire avec la réforme du Code du travail, à condition bien sûr que la jeunesse reste mobilisée.
En tête de cortège, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière a affiché sa colère et sa détermination. Pour lui aussi le texte devrait être tout simplement retiré.
Ambiance tendue
William Martinet, le président de l’Unef, évoque quant à lui déjà un succès avec une dizaine d’universités et près de 300 lycées bloqués en France. En province également on était également très nombreux à battre le pavé. 1,2 million de personnes ont manifesté en France, selon les syndicats CGT et FO, soit près de trois fois plus de monde dans les rues qu'il y a deux semaines. A Paris, la préfecture a dénombré entre 26 000 et 28 000 manifestants. Les syndicats appellent a de nouveaux rassemblements les 5 et 9 avril jusqu'au retrait du projet de réforme du Code du travail.
Des manifestations largement pacifiques, mais en marge des cortèges, on note quelques affrontements entre manifestants et policiers. A Paris, certains jeunes cagoulés ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre, de même qu'à Rennes, à Rouen et Grenoble ou à Marseille dans le sud. A Nantes, des jeunes ont affronté la police qui a fait usage de canons à eau. En tout, une cinquantaine de personnes ont été interpellées et une vingtaine de policiers blessés. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a appelé « tout le monde au calme ».
Le policier filmé la semaine dernière en train de frapper un manifestant lycéen au sol a été placé ce jeudi matin en garde à vue.