Loi Travail: nouvelle journée de mobilisation pour le retrait du texte

Une journée de manifestation contre la loi El Khomri est prévue, ce jeudi 31 mars. Quatre syndicats de salariés, dont la CGT et FO, ainsi que des organisations de la jeunesse (UNEF, UNL, FIDL) appellent les Français à descendre dans la rue avec toujours le même mot d'ordre : le retrait de ce projet de réforme du Code du travail.

Les concessions accordées par le gouvernement après les précédentes mobilisations n'y ont rien changé : les organisations les plus virulentes ne veulent toujours pas de ce projet de loi Travail.

Le gouvernement a pourtant déjà reculé sur l'une des mesures les plus décriées : le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif. Les aménagements du temps de travail sont aussi plus limités.

Mais l'assouplissement des critères de licenciement économique, par exemple, n'a été amendé qu'à la marge. Et de toute façon, pour la CGT comme pour Force ouvrière, c'est la « philosophie générale » du texte qui pose problème. Un texte rebaptisé par Jean-Claude Mailly « loi chômage et précarité ». Pour le secrétaire général de FO, combattre ce projet, c'est aussi « exiger une réorientation importante de la politique économique » de l'exécutif.

Les manifestants espèrent donc être davantage entendus par les parlementaires. Le texte est désormais entre leurs mains. Myriam El Khomri l'a défendu mardi en commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.


 ■ Les élèves du lycée Bergson très motivés

Avec la rue qui monte et les bâtisses en briques rouges, on se croirait presque dans un village de province. Il est difficile d'imaginer qu'on est à deux pas du lycée Henri-Bergson, une cité scolaire de 1 200 élèves dans le 19e arrondissement de Paris, et que le quartier a été récemment le théâtre de violences policières contre un élève de 15 ans. Jeudi 24 mars, en marge des rassemblements contre le projet de réforme du droit du travail, le lycéen a été frappé par plusieurs policiers, notamment au visage. Les images ont été diffusés sur les réseaux sociaux et ont provoqué de nombreuses réactions.

Alors, pour cette quatrième journée de mobilisation, les élèves du lycée seront sans doute nombreux à rejoindre le mouvement en signe de protestation aussi contre les violences policières à l'instar d'Adrien, cheveux longs, veste ample. « Il y aura plus de monde quoi qu’il arrive et ce sera lié à cet événement parce que le lycée Henri-Bergson n’était pas très mobilisé au moment des manifestations. Les gens, là, ont une raison d’être en colère », affirme-t-il.

Pour Prosper, 17 ans, les motifs de contestation sont nombreux. « En ce moment le mouvement prend de l’ampleur, mais ce n’est pas que contre la loi Travail et contre les violences policières, c’est aussi contre les pratiques de l’Etat en ce moment, dit-il. La façon dont le gouvernement gouverne soulève beaucoup de colère sinon il n’y aurait pas autant de gens, c’est sûr. »

Jeune fille rousse au regard effilé, Julia est sur la même ligne que ses camarades, mais elle n'est pas sûre que le mouvement de la jeunesse perdure : « Si ça ne s’essouffle pas, ça ira plus loin, et ça parlera aussi d’autres choses. Ce ne sera plus que la loi Travail. Moi je pense que c’est une bonne idée. »

Suite aux violences de la semaine dernière, le proviseur a décidé de fermer le lycée Henri-Bergson ce jeudi.

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