Les images sont insoutenables, on y voit des employés qui commencent des opérations de découpe des pattes et de la tête sur des animaux encore conscients ou encore un agneau écartelé vivant pris entre deux crochets en l'absence de personnel.
Or si la mort d'animaux d'élevage n'est jamais douce, elle est encadrée, l'abattoir de Mauléon viole plusieurs articles du règlement européen infligeant aux bêtes des souffrances évitables.
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Sébastien Arsac, porte-parole de l'association L214, ne mâche pas ses mots. « On est face à un meurtre alimentaire, c’est-à-dire c’est un meurtre à l’arme blanche et au couteau. La mise à mort peut dépasser 10 minutes pour les bovins. »
Pour éviter de telles pratiques, l'association revendique qu'on installe des caméras de surveillance dans les abattoirs, mais pas seulement. « Si les services vétérinaires faisaient leur travail, il y aurait beaucoup moins de souffrance dans les abattoirs, explique Sébastien Arsac. Ça, c’est déjà une étape. A court terme, il faut que les contrôles soient réellement réalisés par les services vétérinaires, que ce ne soit pas seulement les sanitaires, mais aussi la question de la protection des animaux, puisque ça fait partie de leurs prérogatives, ça, c’est très important. La commission européenne qui fait des contrôles pour voir si les autorités font bien leur travail en France pointe du doigt régulièrement dans leurs rapports les carences des services vétérinaires. »
L214 a porté plainte contre l'abattoir de Mauléon pour acte de cruauté envers les animaux au Tribunal de grande instance de Pau.