3 455, c'est le nombre précis d'habitants de la zone sud de la « Jungle » de Calais recensés par l'Auberge des migrants avant le début du démantèlement. Selon l'association, la majorité d'entre eux serait toujours à Calais. L'essentiel des cabanes et caravanes a été, dit-elle, déménagé dans la zone nord pour l'instant préservée, mais peut-être pas pour longtemps. Et pour Christian Salomé, président de l'Auberge des migrants, cette perspective risque d'augmenter la vulnérabilité des migrants.
« On va se retrouver avec peut-être 3 000, 4 000 personnes, qui vont aller dans des mini-camps autour de Calais, c’est possible qu’ils retournent en centre-ville comme avant, dormir sous les ponts, dans les jardins publics. Ils vont partir sur les routes, la Belgique s’y attend, elle a fermé ses frontières. On a des gens qui arrivent jusqu’à Dieppe, partout où il y a des ports. On voit aussi des gens qui essaient de passer en Zodiac la nuit, un peu de tous les points de la côte. »
Selon Christian Salomé, un peu moins de 1 000 personnes ont quitté la « Jungle » de Calais depuis le début du démantèlement de la zone sud, un constat que partagent les services de l'Etat. Quelque 897 migrants ont rejoint les logements alternatifs, assure la préfecture. Mais pour elle, cela correspond à peu près au nombre de personnes concernées par le démantèlement. Un bilan officiel qui se veut donc une réussite.
Et la préfecture de réaffirmer la détermination du gouvernement à ce que « plus aucun migrant ne dorme dans un abri sauvage ». Ceux transférés dans la zone nord sont donc en sursis.