Il se fait appeler Homid. Cela fait six mois qu'il vit dans la « Jungle » de Calais. Quinze jours après s'être cousu les lèvres, il se dit affaibli mais toujours déterminé à se faire entendre. Lui et les neuf autres migrants qui se sont mutilés demandent l'ouverture d'un bureau britannique à Calais. C'est le seul moyen, dit-il, pour que leur demande d'asile au Royaume-Uni soit étudiée.
« Nous avons beaucoup discuté avec des instances diverses et variées, raconte-t-il. Et nous espérons parvenir par leur intermédiaire à un résultat. Mais depuis quinze jours, malgré la présence importante des médias et notamment des médias britanniques, nous n'avons pas eu de réponse à notre requête. »
Les autorités françaises répondent que les dossiers peuvent déjà être déposés à la sous-préfecture de Calais. Ils sont alors transmis à l'administration britannique. Et depuis dix jours, Londres a un officier de liaison en poste à Paris. L'une de ses tâches est d'accélérer l'étude des dossiers des réfugiés vivant à Calais mais qui ont de la famille au Royaume-Uni, particulièrement lorsqu'il s'agit de mineurs isolés. Ils étaient 326 en février et selon une étude menée par une ONG, près de la moitié de ces adolescents ont des proches de l'autre côté de la Manche.