C’est l’ancien professeur d’Allemand qui parle, germaniste et germanophile, soucieux de resserrer les liens avec Berlin, où l'on est choqué qu’un Premier ministre français, Manuel Valls, soit venu en Allemagne pour critiquer son homologue, Angela Merkel.
« Lorsqu'elle se fixe sur ce principe du droit d'asile, elle a à la fois moralement et politiquement raison, estime Jean-Marc Ayrault. Après, la situation de l'Allemagne et de la France n'est pas la même. Il y a un objectif commun : sauver Schengen. C'est aussi sauver le projet européen. Donc nous sommes à un moment difficile, inquiétant. Mais c'est là que l'on doit, les uns et les autres, être à la hauteur de l'histoire, faire preuve de lucidité et de courage. »
Du baume au coeur du couple franco-allemand, moteur de l'Europe. Une courte déclaration à I-Télé, qui permet aussi à Jean-Marc Ayrault d’envoyer des messages politiques. A une partie de la gauche française, qui juge bien timorée la politique migratoire du gouvernement. Et puis à Manuel Valls, l’homme qui l’a chassé de Matignon, il y a presque deux ans. Manuel Valls recadré par Jean-Marc Ayrault, l’image est savoureuse.
L’actuel Premier ministre, c’est vrai, n’a plus autant le vent en poupe : popularité en baisse, concurrence d’Emmanuel Macron sur le créneau de la « nouveauté », et sur la loi Travail mise au pas de sa méthode expéditive par François Hollande. Comme il le confiait malicieusement hier, c’est lui, président, qui lui a demandé de recevoir les organisations de jeunesse.