La relance des négociations sur la Syrie est la première priorité. La diplomatie française, longtemps hostile au maintien de Bachar el-Assad au pouvoir, doit maintenant composer avec une donne modifiée sur le terrain par l'offensive russe. Les interlocuteurs de l'opposition syrienne agréés par la France sont de plus en plus affaiblis. Mais la France qui intervient aussi militairement en Syrie, entend conserver une voix forte sur ce dossier.
Dans la même région, Paris conserve aussi une volonté d'agir pour la résolution du conflit israélo-palestinien. Laurent Fabius l'a annoncé avant son départ du Quai d'Orsay, la France espère rapidement engager une action pour provoquer une conférence internationale destinée à faire aboutir une solution à deux Etats. La nomination de Jean-Marc Ayrault devrait renforcer l'action du Quai d'Orsay dans le domaine européen.
Elle ravit en tout cas Angela Merkel. Le nouveau ministre des Affaires étrangères est l'un des rares politiciens français qui parle et maitrise la langue allemande. Or l'Europe, qui fait face aux velléités sécessionnistes de la Grande-Bretagne, à la crise migratoire, et à une situation toujours incertaine en Ukraine, a plus que jamais besoin d'un solide moteur franco-allemand.
Sur le continent africain enfin, le Quai d'Orsay ne devrait pas faire d'ombre au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui restera sans doute en première ligne à la manœuvre.