La SNCF «se porte bien» malgré ses 12 milliards d'euros de pertes

En 2015, la SNCF a enregistré une perte record de 12 milliards d’euros. Pour autant, pas d’inquiétude sur l’avenir de la compagnie, si on en croit son patron Guillaume Pepy.

Pour la première fois, la Société des chemins de fer français présente les résultats de SNCF réseau (les gares, les rails) et SNCF mobilité (qui gère les trains) sur une seule et même feuille de compte puisque depuis la réforme ferroviaire les deux entreprises ont été regroupées.

Les résultats affichent une perte nette colossale : 12 milliards d'euros. Ce serait la mort annoncée de la SNCF ? En réalité, ces 12 milliards d'euros de pertes correspondent à une estimation comptable.

Quelle sera dans 15 ans la valeur des actifs de la SNCF, c'est-à-dire des rails, des gares, des trains, des rames de TGV, du trafic et des revenus en à attendre ? Selon les commissaires aux comptes du groupe, les actifs de la SNCF qui valent au total aujourd'hui 43 milliards d'euros, n'en vaudront plus que 31 milliards dans 15 ans.

Une baisse de valeur qui s'explique : par exemple, certaines rames, circulant sur certaines lignes, rapporteront moins à l'avenir. Le train va devoir de plus en plus faire face à la concurrence des cars, mais surtout de l'avion, et des liaisons à bas prix, ce qui va obliger aussi la SNCF à multiplier les petits prix.

Le patron de la SNCF se veut cependant rassurant. Aujourd’hui, le groupe se porte plutôt bien. Le résultat net pour 2015 est de 377 millions d'euros. En positif. Et le chiffre d'affaires est en hausse de 5%.

Le plus difficile sera d’expliquer qu’après cette perte annoncée de la valeur des actifs du groupe, la SNCF vaut encore quelque chose.

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