En décembre dernier, la France s’était engagée à verser 60 millions de dollars aux Etats-Unis. L’argent était destiné à indemniser des descendants de juifs qui avaient été transportés par les trains de la SNCF vers les camps de la mort nazis. L’accord avait été conclu au terme de longues et houleuses discussions : plusieurs élus américains avaient même menacé de priver de contrats la SNCF si elle n’indemnisait pas les victimes des déportations.
En contrepartie de cet accord, les Etats-Unis s’étaient engagés à défendre la France contre toute nouvelle action judiciaire dans ce dossier. Mais certains descendants de victimes de l’Holocauste sont restés insatisfaits par cet accord, estimant notamment que la SNCF n’y était pas tenue directement responsable et que par conséquent, elle n’avait pas fait les réparations adéquates.
Le nouveau groupe de plaignants accuse l’entreprise française de complicité dans le génocide des juifs et demande réparation pour la confiscation, la vente d’objets personnels et la facturation de billets de train de troisième classe aux nazis alors que les déportés étaient entassés dans des wagons à bestiaux. La SNCF ne devrait pas échapper à de nouvelles poursuites judiciaires, à moins que le gouvernement français ne modifie l'accord conclu en décembre et pas encore ratifié par le Parlement : « Il en est encore temps », estime l'avocat des plaignants américains.