France: l'Etat se désengage des trains de nuit

Le secrétaire d'état aux transports Alain Vidalies a annoncé la fin de l'exploitation par la SNCF de six lignes de trains de nuit sur les huit qui existent encore. Appel est lancé à des opérateurs privés pour reprendre ces services, mais sans grand espoir d'aboutir.

Théâtre de nombreux romans policiers et cadre de prédilection de la « madone des sleepings », les trains de nuit français sont en grand danger. Ils ne représentent que 3% des passagers des trains Intercités (anciens Corail) mais 25% du déficit, soit une perte pour la SNCF de 100 euros par passager.

Seules deux lignes continueront d'être exploitées par la SNCF (Paris-Briançon et Paris-Rodez-Latour-de-Carol) les six autres sont proposées à des entreprises privées en vertu de l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire. Les exploitants intéressés peuvent dès à présent se manifester et les résultats de cet appel d'offre seront connus le 1er juillet 2016.

Dessertes lourdement déficitaires

Le Parti communiste a dénoncé cette mise à mal du service public par des opérateurs privés. Mais, en réalité, il est peu probable que des privés s'arrachent ces dessertes lourdement déficitaires. Transdev, qui exploite déjà avec une co-entreprise italienne les dessertes de nuit Paris-Rome et Paris-Venise ironise sur cette ouverture au privé qui consiste à lui demander de sauver des lignes dont la rentabilité est impossible. Faute de repreneur, ces trains de nuit seraient donc appelés à disparaître.

le parti Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a appelé l'Etat à « revoir sa politique de transport » en continuant notamment à « soutenir les trains de nuit ». « En lieu et place de nouveaux aéroports, les lignes de nuit sont un moyen de voyager accessible et non polluant », écrit encore EELV dans un communiqué.

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