La justice a tranché. C’est Rachel Lambert qui sera la représentante légale de son époux, Vincent Lambert, hospitalisé depuis huit ans, et dans un état végétatif. Elle sera sa voix en quelque sorte. Elle aura pour mission de veiller au respect de sa dignité, elle s’occupera de toutes les questions administratives et patrimoniales. Et surtout, elle sera obligatoirement consultée par les médecins pour toute décision le concernant, y compris une éventuelle décision qui mènerait à l’arrêt de l’alimentation et l’hydratation artificielles qui le maintiennent en vie.
Son avis ne sera pourtant que consultatif, le dernier mot reviendra toujours au corps médical. Rachel Lambert, soutenue par de nombreux frères et sœurs de son mari, s’oppose depuis des années aux parents de Vincent, catholiques pratiquants, farouchement opposés à la perspective de ce qu’ils appellent « l’euthanasie » de leur fils.
L’arrêt des traitements vitaux de Vincent Lambert qu’ils avaient plusieurs fois contestés en justice, a finalement été validé d’abord par le Conseil d’Etat français et après, en juin 2015, par la Cour européenne des droits de l’homme. Vivianne et Pierre Lambert se disent aujourd'hui très surpris de la décision de la juge des tutelles. Leur avocat a l'intention de faire appel.
De son côté, l'avocat de Rachel Lambert, maître Laurent Pettiti se dit satisfait de la décision de la juge de tutelle du Tribunal de Reims. «Je considère que la seule personne qui est à même d'exprimer le point de vue de son mari, qui ne peut plus s'expimer, c'est son épouse. Elle peut désormais - ce qui n'était pas le cas auparavent- représenter son mari sur les questions liées à l'état de santé de son époux. Cela simplifiera les choses.»