Un de plus dans cette tragédie que vit Vincent Lambert et sa famille qui se déchire à son sujet. Le médecin de Vincent Lambert renonce à stopper l’alimentation et l’hydratation de ce paraplégique en état végétatif et demande au procureur le placement sous protection judiciaire de son patient, qui aurait fait l’objet d’un projet d’enlèvement.
Pour le médecin, même si la justice lui en avait ouvert la possibilité, laisser Vincent Lambert mourir de faim et de soif, c’était « l’impossible décision », lance en manchette Le Figaro. Car « personne n’ose en son âme et conscience être celui qui, tel l’imperator romain au bord du cirque, abaissera ou lèvera son pouce, décidant ainsi de son propre chef de la vie ou de la mort d’un homme », explique avec force image le journal. Et la question demeure, que faire « raisonnablement » d'un être vivant, gravement handicapé et en état de conscience très diminuée, se demande donc Le Figaro ? « L'histoire paraît sans fin. Sa gravité noue le cœur et l'âme car […] comment ne pas songer avec respect et pitié à celui qui est comme suspendu par un fil à un long parcours médical et juridique toujours incertain, car humain, trop humain ».
Que faire ? A tout le moins dénoncer ce que Libération appelle « l’intégrisme d’origine chrétienne » qui aurait fait pression sur les médecins de Vincent Lambert. Libé dénonce la « phalange intégriste » qui, selon le quotidien, a « réussi, par la menace, à faire dévier la procédure légale. Elle n’a rien à envier aux groupes équivalents dans les autres religions, par exemple les intégristes musulmans », s’indigne le confrère.
Kenya : le fils prodigue
Au Kénya, c’est aujourd’hui que Barak Obama doit fouler la terre de son papa. C’est la liesse, bien entendu, dans ce Kenya cher à son cœur. Dans ce pays toujours divisé, le quotidien Libération constate sur place qu’Obama est « le seul à unir les Kényans ». Libé souligne aussi que cette visite a été rendue possible par la fin des poursuites internationales contre le chef de l’Etat Uhuru Kenyatta, qui n’est plus poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour crime contre l’humanité, soupçonné d’avoir encouragé les violences ethniques et politiques qui ont fait 1 300 morts en décembre 2007.
Mais comment Obama aurait-il pu se rendre plus tôt au Kenya ? Sachant que les Etats-Unis ne sont eux-mêmes pas signataires du traité de Rome (qui institut la CPI), il aurait tout de même été « difficile de donner des leçons de justice internationale », admet Libé. Mais aujourd’hui, alors que les charges contre Kenyatta ont été levées à La Haye en mars dernier, « le ciel de Nairobi s’éclaircit », explique le journal.
Place donc à la liesse populaire, que constate Libération sur la place de Kamkunji à Nairobi (« rassemblement », en langue swahili), où, d’habitude, on se dispute, on débat, on argumente. « Mais là, avec Obama, tout le monde est d’accord. Ça en devient presque ennuyeux ! ironise l’ancien. Le président américain est la seule personnalité qui rassemble les Kényans, il unifie les quarante groupes ethniques de notre pays. Il nous rend tous fiers ».
Turquie : le dilemme d’Erdogan
Escalade en Turquie, où Ankara s’engage militairement contre Daesh. L'attentat de lundi a été une véritable « déclaration de guerre », estime le journal L'Alsace. Cet attaque a délivré un message « clair » à la Turquie, souligne le quotidien de l’est de la France, Erdogan, qui mène une politique d'islamisation ouverte de son pays, doit plus clairement « choisir son camp ». Et L’Alsace résume l’alternative qui s’offre au président turc, ou il laisse Daech « libre de ses mouvements » dans ses bases arrière turques, ou il devient son « ennemi ».
Grèce : le pouvoir de l’argent
En Grèce, les créanciers sont attendus aujourd’hui à Athènes pour négocier un troisième plan d’aide. Et le journal L'Humanité dénonce ce qu’il appelle la « sainte alliance eurolibérale » emmenée par le gouvernement allemand. Le quotidien communiste ne décolère pas non plus contre la France qui a, selon lui, trop longtemps joué les « muets du sérail », avant d'afficher une légère différence avec les thèses extrémistes de Wolfgang Schäuble, qui agitait la « muleta » du Grexit.
Congo : entrée des artistes
Cette exposition d’art à Paris enfin, consacrée aux artistes congolais. Et le moins que l’on puisse dire est qu’elle ne passe pas inaperçue. Les grands peintres congolais de 1926 à nos jours sont en effet à l’honneur dans les colonnes du journal Le Parisien, quotidien national très populaire, qui a été emballé par les œuvres présentées par la Fondation Cartier, et qui l’écrit avec des accents dont je laisse le soin à nos auditeurs d’apprécier le style. « Ca n’arrive jamais, une découverte comme ça », lance donc avec enthousiasme Le Parisien.
Là, on se dit, ça commence bien. Mais attendez la suite. « Un pays dont on ne parle que pour ses dictateurs, ses diamants, voire ses sapeurs, ces princes de l’élégance, et ses musiciens. Le Congo […] un pays plus connu pour Tintin et les coups d’Etat que les Picasso congolais », poursuit en toutes lettres le journal. « Ne fuyez pas, foncez », recommande-t-il vivement. Car en visitant cette exposition « qui vous boxe », écrit-il en référence à une toile représentant le Championnat du monde poids lourds ayant opposé les boxeurs américains George Foreman et Cassius Clay, alias Muhammad Ali à Kinshasa en 1974, Le Parisien a vu du « grand art » et de la « sublime peinture ». C’est du beau.