Affaire Vincent Lambert: les médecins refusent de trancher

C’est un nouveau rebondissement dans la très longue et douloureuse « affaire Vincent Lambert ». La famille du patient, convoquée ce jeudi, a appris à son grand étonnement que l’équipe médicale avait décidé de suspendre la nouvelle procédure collégiale. Le CHU de Reims souhaite saisir la justice pour que soit désigné un représentant légal.

Les médecins de Vincent Lambert refusent pour l’instant de trancher. Contrairement à ce qui était attendu, le docteur Daniela Simon, chef du service des soins palliatifs de l’hôpital de Reims, n’a pas décidé d’arrêter les traitements vitaux de son patient. Jugeant que les conditions de sécurité nécessaires à la poursuite de la procédure collégiale ne sont pas réunies, elle l’a suspendue et demande au procureur de la République le placement de Vincent Lambert sous protection judiciaire et la désignation d'un représentant légal. Elle souhaite par ailleurs que son service, qui aurait fait l'objet de menaces et de pressions, soit aussi protégé.

Reste à savoir qui sera désigné représentant légal. « Si l'on suit les dispositions du Code civil, ce devrait être le conjoint, sauf s’il y a une cause qui empêche de confier la mesure à cette personne, indique François Vialla, professeur de droit médical à l’Université de Montpellier. Dans le climat de l’affaire Lambert, il n’est pas à exclure tout à fait que le juge des tutelles évite de nommer l’épouse Rachel Lambert. Les mêmes causes produisant les mêmes effets on écartera aussi les parents. En tout état de cause, il faut que ce soit un membre de la famille ou un proche. »

L’ épouse de Vincent Lambert se dit très surprise par ce nouveau coup de théâtre. Convaincue que son mari n’aurait jamais voulu vivre dans un état de totale dépendance, elle espérait que les jugements du Conseil d’Etat et de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui avaient validé le principe d’un arrêt des traitements de Vincent Lambert allaient être respectés.

Les parents du jeune homme, catholiques rigoristes, opposés à l’interruption de l’alimentation et de l’hydratation artificielles de leur fils approuvent la prudence de l’hôpital de Reims et se sentent soulagés. 

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