C'est un habitué de la salle des 4 colonnes de l'Assemblée nationale, toujours prêt à répondre aux journalistes, à rappeler François Hollande à ses promesses de campagne. Sur la déchéance de nationalité, le pacte de responsabilité, la réforme du code du travail, il est l'un des porte-voix du camp du «non». Aujourd'hui, Pouria Amirshahi en a marre : « A partir du moment où vous n'avez plus vraiment d'écoute et que la méthode du gouvernement est assez brutale, au service de ceux qui sont plutôt en haut de l'échelle du système, je décide de prendre mes responsabilités à fortiori lorsque depuis plusieurs semaines et plusieurs mois la culture et la patte néo-conservatrice s'installe de plus en plus comme étant la feuille de route du gouvernement.»
Il claque la porte du PS et celle du Palais Bourbon. L'an prochain, il quittera l'hémicyle à la fin de son mandat de député : « Je ressens le besoin comme certains j'en suis sûr, de retourner à la vie professionnelle. C'est un choix personnel d'abord et politique un peu aussi. Ne pas s'accrocher à un poste, ne pas se considérer comme incontournable ». Un choix personnel... et une descente en règle des partis, «des machines électorales», à ses yeux «incapables d'agir ou au pire dangereux comme le Front National».
Pouria Amirshahi ne mâche pas ses mots, au risque de renforcer peut-être encore la défiance des Français envers leurs représentants. Une critique qu'il rejette : « Lorsque Bernard Stiglitz, Jeremy Rifkin et d'autres le disent, c'est formidable. Lorsque c'est un responsable politique qui le dit, ce serait du poujadisme. Non ! La démocratie n'est pas morte, loin de là. Elle est à réinventer». Et pour y parvenir, Pouria Amirshahi agira désormais au sein du Mouvement Commun, un rassemblement citoyen qui a pour ambition de mettre en avant des idées, des initiativesmais sans se présenter aux élections. Loin des urnes et des partis politiques.