Résister à un Premier ministre sûr d’avoir plié le match, marginalisé les frondeurs. A l’aile gauche du PS, on veut croire que c’est encore possible. « Depuis que je connais Manuel Valls, il est sûr de lui, explique la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann. Il est tellement sûr de lui qu’il en devient sourd. » Et la sénatrice d’entonner une petite chanson : « Allô Manuel, quelles nouvelles ? Le PS absent depuis trois ans, à bout de force, je vous appelle. Que pense le pays à présent ? »
Une chanson reprise par les frondeurs dans leurs réunions internes ce week-end à Poitiers. Martine Aubry, elle, va désormais siéger au bureau national du Parti. Elle a l’intention d’y faire entendre sa voix.
Ça, c’est pour les opposants de l’intérieur, car à l’extérieur, il va falloir compter désormais avec Arnaud Montebourg. Le retraité de la politique a pris la plume dans le Journal du dimanche et ses mots claquent : « Hébétés, nous marchons droit vers le désastre. Faire semblant de combattre le FN pour se donner bonne conscience n'a aucun effet ». Surtout, l’ancien ministre a des mots plus durs que jamais pour François Hollande : « Tout président élu commence par aller faire ses génuflexions à Berlin puis Bruxelles, enterrant en 72 heures ses engagements de campagne. »
Au PS, tout change, mais rien ne change. Le patron du parti, Jean-Christophe Cambadelis qui clôt ce dimanche le congrès va avoir bien du mal à tenir l’unité du parti.