France: faut-il sanctionner les frondeurs hostiles à la loi Macron?

Ce matin, à l'issue du Conseil des ministres, la presse était à l'affût des réactions des membres du gouvernement dont les soutiens au Parlement sont tiraillés par l'utilisation de l'article 49.3 pour permettre l'adoption de la loi Macron sans risque d'un vote de désaveu des députés. En ligne de mire, les frondeurs du parti socialiste.

Officiellement, le gouvernement est concentré et uni. Il est d’ailleurs sorti groupé de la salle du Conseil des ministres : François Hollande, Manuel Valls et Emmanuel Macron, sourire aux lèvres et signes de main à la presse dans la cour.

Voilà pour l’affichage, rapporte notre envoyée spéciale à l'Elysée, mais en réalité l’exécutif s’agace des frondeurs, ces députés socialistes qui hier menaçaient de ne pas voter la loi Macron et aujourd’hui crient, face au 49.3, au passage en force et à l’autoritarisme.

« On n’est pas devant un congrès du parti socialiste aujourd’hui, assénait à l'issue du Conseil des ministres le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. Ce n’est l’université de La Rochelle ; ce n’est pas le rendez-vous de Frangy. C’est la France et les Français : chacun devrait quand même de temps avoir un peu de sens des responsabilités et éviter de se laisser emporter comme trop souvent par des jeux de posture qui n’ont pas lieu d’être quand on est en responsabilité ».

Cette crise met, une fois de plus, en lumière le poids des députés socialistes frondeurs. Les tensions se sont cristallisées autour du travail du dimanche. Ceux qui n'étaient pas franchement opposés, réclamaient davantage de contreparties pour les salariés.

Menaces de sanctions ?

Des frondeurs qui s’étaient déjà élevés contre la rigueur budgétaire et le pacte de responsabilité, avec ses 41 milliards d’allègement de charges pour les entreprises. En réalité, Christian Paul, le leader des frondeurs est proche de Jean-Luc Melanchon et du Parti de gauche. Face à lui, le ministre de l’Economie et des Finances, Emmanuel Macron, un ancien banquier de Rotschild incarne un social libéralisme assumé.

Sa loi censée relancer la croissance se revendique comme un outil pour moderniser l'économie. Mais Emmanuel Macron veut aussi, avec ce texte, convaincre Bruxelles des bonnes intentions réformatrices de la France, concernant notamment l'ouverture du marché du travail.

D'autres tensions sont à venir, puisque le gouvernement veut s'attaquer aux 35 heures et à la réforme des retraites. Mais il n’est, pour le gouvernement, pas question de laisser les choses en l’état : en filigrane Stéphane Le Foll brandit à l'issue du Conseil des ministres la menace de sanctions. Manuel Valls a déjà évoqué le sujet avec le Premier secrétaire du parti socialiste hier. Le Premier ministre irait bien jusqu’à l’exclusion des frondeurs du parti socialiste.

→ à (re)lire: Loi Macron: les députés fondeurs dénoncent un texte libéral

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