« A force de vouloir faire plaisir à tout le monde, ou de ne mécontenter personne, il va nous sortir un texte - il y aura un texte, je n’ai pas de doute là-dessus - mais dans lequel il n’y aura pas grand-chose, qui ne servira à rien. » Benoist Apparu n'y croit déjà plus. Pour le député Les Républicains (LR), ce séminaire signe l'acte de décès d'une réforme qu'il aurait pourtant soutenue dans sa première version.
Mais le gouvernement n'avait guère le choix. Avec cette sorte de thérapie de groupe, il poursuit son opération déminage. Après celle des syndicats, il tente maintenant d'apaiser la colère dans les rangs de la majorité. Une bonne méthode, mais il fallait y penser plus tôt, pour le frondeur socialiste Christian Paul. « Bien sûr, c’est nécessaire, mais enfin franchement, il y a quinze jours on nous menaçait de l’article 49.3, donc tous ces séminaires, ces rencontres auraient dû avoir lieu avant la loi, en temps utile et non pas dans une ambiance de psychodrame, une nouvelle fois », dit-il.
Accusé de reculer face à cette colère, Manuel Valls est monté au front dans l'hémicycle. Il a pris la place de la ministre Myriam El Khomri, victime d’une mauvaise chute. « Franchement, parler de reculade, n’est-ce pas un peu exagéré? Ma volonté de réforme, soyez-en certains, elle se poursuivra », a martelé le Premier ministre.
Le séminaire entre le gouvernement et les députés socialistes devrait se tenir en début de semaine prochaine. Le texte, quant à lui, devrait arriver à l'Assemblée fin avril, début mai.