« François Hollande a-t-il péché par gourmandise », comme le croit un dirigeant socialiste ? En proposant d'inscrire la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux dans la Constitution, le chef de l'Etat a-t-il sous-estimé les conséquences d'une proposition qui a pris la gauche à rebrousse-poil ? A-t-il surtout mal évalué sa capacité à contraindre la droite à soutenir cette initiative au nom de l'unité nationale ? Sans envisager qu'elle hésiterait à lui offrir une victoire politique ?
Ces questions se posent, car après presque trois mois de débats âpres sur la formulation du texte, à gauche, mais aussi à droite, aucune majorité ne semble acquise pour le voter.
A tel point qu'une proche du président de la République concédait il y a peu : « J'ai tendance à penser que pour l'instant ça ne passe pas ». Un ministre rajoute même : « Il peut ne pas y avoir de Congrès ».
Autrement dit, pour ne pas prendre le risque d'un vote défavorable, François Hollande pourrait renoncer au dernier moment à convoquer les parlementaires à Versailles. Un revers qui ne serait pas sans conséquence pour le chef de l'Etat qui espérait, après les attentats, capitaliser sur son image de protecteur et de rassembleur. François Hollande serait décrédibilisé et fragilisé à un an et demi de la présidentielle.