« On est Européens, pourquoi on n'a pas de droits ? », s’exprime Deniser Teglas, l’un des migrants expulsés du bidonville.
L’évacuation a commencé dès potron-minet et s’est achevée une demi-heure plus tard. Selon la préfecture de la région Ile-de-France, 80 personnes ont été conduites en bus vers des centres d'hébergement.
Le camp de fortune s’était improvisé sur la « Petite ceinture », depuis plusieurs mois, sur une voie de chemin de fer désaffectée dans le nord de Paris, et comptait près de 400 habitants.
Décision de justice
Cette évacuation fait suite à deux jugements du Tribunal de grande instance de Paris, les 30 septembre et 28 octobre 2015, requérant « le concours de la force publique » pour évacuer les Roms du terrain, appartenant à SNCF-réseaux.
« L’évacuation se justifie aussi par les conditions sanitaires, les risques épidémiques, les risques d’incendie très forts avec les poêles à bois qui sont installés de façon précaire. On a connu des incendies très graves dans ce type de situation », a déclaré à RFI Yann Drouet, chef de cabinet du préfet de police.
« Une grande partie des habitants sont partis pour mettre à l'abri leurs biens et reconstituer un nouveau campement. C'est un schéma habituel, c'est toujours plus facile d'expulser plutôt que de trouver des solutions durables », considère pour sa part Manon Fillonneau, membre du collectif RomEurope. Même constat pour Amnesty International France, qui dénonce une expulsion « coûteuse et inefficace ».
Quid des hébergements ?
Plusieurs représentants du campement ont soumis à la mi-janvier un projet de relogement à la ville de Paris, pour 250 personnes environ.
Côté mairie, on assure « étudier avec soin » ce projet, tout en soulignant « ne pas avoir la main » sur les questions de logement soulevées par ce campement.
En attendant, « toutes les familles, en priorité les plus vulnérables qui le demanderont, auront une proposition d’hébergement », a assuré le chef cabinet du préfet de police.
(Avec AFP)