Un rapprochement entre la France et l’Iran est-il vraiment possible?

Le président iranien Hassan Rohani est en France mercredi et jeudi. Une visite historique puisqu'elle intervient après la signature de l'accord nucléaire du 14 juillet dernier. Progressivement débarrassé des sanctions internationales, l'Iran effectue un retour très attendu par les entreprises françaises. Reste les grands dossiers régionaux à commencer par la Syrie et là, presque tout oppose Paris et Téhéran.

Pendant les dix années de bras de fer nucléaire, la France a affiché une ligne ferme vis-à-vis de l'Iran, mais la page se tourne après l'accord de Vienne de juillet 2015. « Le retour de l'Iran sur la scène internationale est possible », a déclaré François Hollande la semaine dernière.

En recevant Hassan Rohani jeudi, le président français évoquera donc les dossiers brûlants du Moyen-Orient : Yémen, Liban… et surtout la Syrie, où tout oppose Paris et Téhéran. L'Iran soutient son allié Bachar el-Assad, y compris militairement, là où la France estime toujours que l'actuel dirigeant syrien doit partir dans le cadre d'une transition négociée.

Quel dialogue possible avec Téhéran dans ce dossier alors qu'un haut diplomate français indiquait, la semaine dernière, que la résolution de la crise nucléaire n'avait à ce jour entraîné aucune inflexion des positions iraniennes dans les crises du Moyen-Orient ?

Pour Paris, le travail de rapprochement avec Téhéran est d'autant plus délicat que la France vit actuellement une lune de miel politique et commerciale avec l'Arabie saoudite, le grand rival régional de l'Iran. François Hollande assure que la France est prête à jouer « tout son rôle » pour une « désescalade » entre Téhéran et Riyad qui ont récemment rompu leurs relations diplomatiques.

La visite que le président iranien Hassan Rohani effectue en Italie et en France cette semaine était prévue en novembre dernier, elle avait été reportée suite aux attentats à Paris.

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