Iran: des dizaines de jeunes délinquants dans les couloirs de la mort

Le président iranien Hassan Rohani sera mercredi 27 janvier en France. Amnesty International lance un cri d'alarme sur l'application de la peine capitale aux mineurs en Iran. Des dizaines de jeunes délinquants sont encore condamnés à mort dans le pays. Selon les Nations unies, au moins 160 attendent aujourd'hui leur exécution pour des crimes commis avant 18 ans.

Le rapport d'enquête d'Amnesty International, publié mardi, présente les cas de 49 jeunes dans les couloirs de la mort, ainsi que la liste de 73 autres exécutés pour des faits commis parfois avant l'âge de 14 ans.

Malgré quelques réformes, l'Iran conserve des lois contraires aux conventions internationales, explique Anne Denis, responsable de la commission Abolition de la peine de mort d'Amnesty International qui dénonce « l'hypocrisie » de Téhéran.

« On parle d’hypocrisie, explique-t-elle, parce qu’ils ont fait des modifications de leur code qui ont pu nous laisser croire qu’il y aurait des avancées. Mais en pratique, on ne parle pas de maturité au-dessus de 18 ans par exemple, comme pour nous la minorité va jusqu’à 18 ans. Pour les petites filles, c’est 9 ans et pour les garçons, c’est 15 ans. Donc en fait, c’est la puberté qui est déclencheur. A partir de ce moment-là, ils sont déclarés comme étant matures et donc, peuvent être condamnés à mort. »

Ces jeunes subissent très souvent des tortures, ajoute Anne Denis. Ils n’ont personne pour les défendre, pas d’avocat, pas d’adultes, ce qui entraîne des procès inéquitables. Pour elle, Téhéran viole le droit international. « La première urgence, c’est de ne pas exécuter, c’est de ne plus exécuter de mineurs, et ensuite de commuer toutes les condamnations à mort des mineurs délinquants », dit-elle.

L’Iran est l’un des seuls pays qui continuent à exécuter des mineurs délinquants. Au moins 73 condamnés de ce type ont été exécutés entre 2005 et 2015, selon l’ONG. Un chiffre sans doute bien en deçà de la réalité.

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