La décision de renvoi est un revers pour Christine Lagarde. L'ex-ministre pouvait espérer éviter le procès. Le procureur général avait requis un non-lieu la concernant. Pour Jean-Claude Marin, la négligence est « difficile » à établir et peut « tout aussi difficilement être imputée à la seule Christine Lagarde ».
Mais les magistrats instructeurs n'ont pas suivi son avis. S'ils n'ont pas retenu le chef d'inculpation bien plus grave de « détournement de fonds publics », ils considèrent néanmoins que les charges qu'ils peuvent retenir sont précises, graves et concordantes.
Selon Mediapart, l'ex-ministre a été mise à mal à plusieurs reprises au cours de ses auditions. Sa ligne de défense - écrit le site d'information - a été d'accabler son ex-directeur de cabinet, Stéphane Richard, aujourd'hui PDG du groupe de téléphonie Orange.
Au risque de se présenter comme une ministre dépassée, ne comprenant pas ce qui se passe dans son cabinet, elle aurait affirmé aux enquêteurs n'avoir jamais été au courant des mises en garde qui lui étaient adressées. Mais ses déclarations se heurtent souvent à celles faites lorsqu'elle était ministre. C'est donc désormais peut-être à la barre d'un tribunal qu'elle devra s'en expliquer.