Un otage décapité, un autre brûlé vif, un dernier écrasé par un tank... Les élus de droite et de gauche se disent « choqués » et « indignés » après la diffusion sur le compte Twitter de Marine Le Pen de photos d’exactions commises par l’organisation Etat islamique.
« Marine Le Pen cherche à essayer d’alimenter la terreur, dénonce Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes. Elle cherche toujours à alimenter ce qui constitue son fonds de commerce, qui est fait de peur et d’amalgames ».
Même condamnation de la part du porte-parole du parti Les Républicains, Sébastien Huygues : « c’est le niveau zéro de la politique. C’est la démonstration qu’on a bien raison de combattre avec force le Front national ».
Voilà pour les mots. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, est lui passé aux actes. « J’ai demandé que la plateforme Pharos de la direction centrale de la police judiciaire puisse se saisir de cette affaire, comme elle le fait à chaque fois que ce genre de photos sont diffusées », a déclaré le socialiste dans l’hémicycle.
Une enquête pénale pour « diffusion d’images violentes » a donc été ouverte par le parquet de Nanterre à l’encontre de Marine Le Pen et Gilbert Collard. Le député FN a lui aussi publié des photos d'assassinats et il assume. « On a voulu mettre sur des images sur des mots pour qu’on arrête d’insulter plus de huit millions d’électeurs. Bernard Cazeneuve est devenu un policier de la parole, il ferait mieux d’être un policier de la criminalité », a déclaré l'élu frontiste.
Coup de sang ou coup stratégique ? Cette polémique permet en tout cas au FN de se faire entendre après l'échec des régionales et de se draper encore une fois dans le rôle de la victime.