Marine Le Pen en correctionnelle pour incitation à la haine raciale

Le Front national n'en a décidément pas fini avec la justice. Après la mise en examen mardi de son trésorier, c'est au tour de sa présidente d'être dans le viseur des juges. Marine Le Pen est renvoyée devant le tribunal correctionnel pour incitation à la haine raciale. En 2010, elle avait comparé les prières de rue de musulmans à l'occupation durant la Seconde Guerre mondiale.

Marine Le Pen n'est pas encore présidente du Front national lorsqu'elle fait le rapprochement entre les prières de rue et l'Occupation. Ces propos datent d'un meeting à Lyon, il y a cinq ans : « Il y a eu des prières sur la voie publique. Il y a 10 ou 15 endroits, où de manière régulière, un certain nombre de personnes viennent pour accaparer les territoires. Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde Guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'occupation. Là, on pourrait en parler, pour le coup. » Aussitôt, la polémique enfle.

Deux associations antiracistes déposent plainte. L'enquête est d'abord classée sans suite, à l'automne 2011, mais les plaignants ne baissent pas les bras. Ils saisissent le doyen des juges d'instruction de Lyon. Aujourd'hui, leur démarche a enfin abouti, avec le renvoi en correctionnelle de Marine Le Pen.

Wallerand de Saint-Just est le trésorier et avocat du Front national, il dénonce un acharnement judiciaire. « Il y a une politisation de la justice, la justice ne devrait pas s'abaisser à poursuivre des responsables politiques pour des propos qui ressortent de leur totale liberté d'expression de responsables politiques. Et je parle aussi de justice politique, quand on voit l'acharnement judiciaire un peu perpétuel contre le Front national et (contre) ses dirigeants » défend le trésorier du FN lui-même mis en examen dans l'affaire du financement du parti. La justice lui reproche un recel d'abus de biens sociaux.

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