Avec notre envoyée spéciale au Bourget, Agnès Rougier
Dans ce nouveau projet d’accord, il reste seulement 19 points de discussions sur les 350 présents dans la mouture précédente. Mais comme l’a souligné Laurent Fabius, trois d’entre eux sont fondamentaux : la différenciation - c’est-à-dire la modulation des efforts demandés aux pays suivant leurs responsabilités dans les émissions de gaz à effet de serre et leur niveau de développement -, les finances et leur mission de l’accord.
Sur ce dernier point, on note qu’à la demande des pays les plus vulnérables l’objectif d’1,5°C maximum d’augmentation de la température d’ici la fin du siècle par rapport au niveau préindustriel a été réintroduit. Mais cela ne présume pas du résultat final, car des pays comme l’Arabie saoudite, deuxième producteur mondial de pétrole, freinent sur tous les points. Les pays pétroliers n’ont aucun intérêt à un accord visant à développer les énergies renouvelables au détriment des énergies fossiles, qui déstabiliserait leur économie. Mais cette position est en réalité révélatrice de la réaction de la plupart des pays, qui pensent avant tout à leurs enjeux nationaux.
De plus aucun objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à long terme, c’est-à-dire au-delà de 2050, n’a été formalisé.
Toujours aucun mécanisme de révision
Du côté de l’aide financière aux pays du Sud, on en connaît ni la forme, ni les critères de répartition. Et concernant les engagements des pays de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre qui emmènent sur une trajectoire au-delà de plus 3°C, aucun mécanisme de révision n’est encore décidé.
« Il y a encore des difficultés, nous les connaissons, sur les financements, sur leur répartition, a ainsi reconnu le président Hollande ce jeudi. Il y a encore aussi des résistances par rapport notamment à la prise en compte des pertes et des dommages. Il y aussi le souci de ne pas avoir des engagements qui seraient trop lointains », venant de certains pays.
Il reste donc deux jours aux délégués pour se mettre d’accord. Les ONG, qui ont le sentiment que tous les pays défendent d’abord leurs intérêts nationaux, leur demandent de penser avant à l’intérêt de la planète.
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