Régionales 2015 en France: Sarkozy sort-il affaibli du premier tour?

Le bureau politique du parti Les Républicains s'est réuni ce lundi 7 décembre à Paris autour du président du mouvement, Nicolas Sarkozy. Son rejet du « front républicain » contre le Front national a été validé par l'état-major LR. Nicolas Sarkozy avait en effet demandé à ses troupes de respecter le principe « ni retrait-ni fusion » face au FN et au PS pour les listes arrivées troisièmes en région. Mais derrière l'unanimité de façade, les esprits sont déjà prêts pour la primaire de 2016. Les adversaire internes de l'ancien chef de l'Etat veulent saisir l'aubaine que représente le score du Front national.

La stratégie de Nicolas Sarkozy pour le second tour des élections régionales a été validée ce lundi à la quasi unanimité par le bureau politique de son parti, Les Républicains. Seules ont manqué les voix de Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro deux du parti, et de Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac. Mais Alain Juppé et François Fillon, adversaires de Nicolas Sarkozy pour la primaire de 2016, se sont ralliés à la position de l'ancien président, tout en demandant que les régionales ouvrent la voie à des « examens de conscience » politiques et idéologiques après le second tour.

Sans concession avec la gauche

Dimanche, le premier parti d'opposition à l'Assemblée nationale est arrivé en tête dans seulement quatre régions sur treize en métropole, alors que le FN caracole dans six autres régions, contre deux pour le PS. La question d'un désistement, voire d'une fusion des listes, pouvait donc se poser dans les régions où le Front national et le Parti socialiste devancent l'ex-UMP, comme elle s'est posée pour le PS en PACA ou dans la région Nord, conduisant à des désistements des listes PS-PRG. C'est notamment le cas en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, où la liste de la droite n'obtient que 18,84 % des voix derrière ses rivaux PS et FN. Les alliés UDI et Modem plaidaient d'ailleurs pour des désistements dans ce type de configuration.

Pour ces régionales, Nicolas Sarkozy misait sur une droite unie dès le premier tour, avec le Modem et l'UDI notamment dans les listes LR, mais également une « droite décomplexée », dont l'objectif était de faire reculer le Front national comme en 2007. Mais un an après son grand retour en politique et sa victoire à la présidence de l'UMP, le patron du parti Les Républicains, qui se targuait donc d'être le meilleur rempart contre le Front national, peut sembler affaibli par la très nette victoire du parti de Marine Le Pen (qui revendique au passage les titres symboliques de premier parti de France et de principal parti d'opposition).

Cap sur la primaire 2016 à droite

C'est un vrai coup dur pour Nicolas Sarkozy, qui comptait sur une large victoire de la droite sur laquelle il aurait pu s'appuyer pour arriver en position de force dans la bataille des primaires à droite en 2016. Même s'il estime que sa stratégie de rassemblement de la droite et du centre reste la bonne, et que le rejet du « front républicain » est la seule ligne de conduite pour contrer le FN, Nicolas Sarkozy doit désormais affronter les critiques et les reproches de ses adversaires aux primaires. Alain Juppé et François Fillon notamment, puisque les entourages de ces derniers, depuis dimanche soir, multiplient les attaques en « off » pour dénoncer l'échec de Sarkozy.

« C'est l'échec de Nicolas Sarkozy, car Nicolas Sarkozy, d'évidence, n'est pas crédible comme représentant d'alternance après avoir lui-même, les Français le lui avaient signifié, échoué avant 2012 », a déclaré le député Hervé Mariton après le vote de dimanche. « On ne peut pas retrouver la confiance des Français en mettant en avant comme principale proposition de l'opposition quelqu'un qui a été clairement sanctionné par les Français en 2012 », a martelé M. Mariton, lui-même engagé dans le processus de la primaire. La bataille interne est donc lancée. Passé le second tour des régionales dimanche prochain, les règlements de comptes s'annoncent d'ores et déjà houleux.

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