Socialiste depuis 1998, le conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur va donc changer de couleur : le PS (16.59%) est largement devancé par le Front national de Marion Maréchal-Le Pen (40.55%) et la liste LR/MoDem/UDI de Christian Estrosi (26.48%). La défaite des socilaistes était annoncée, l'ancien président du Conseil régional, Michel Vauzelle n'ayant pas préparé sa successio nalors qu'il ne se représentait pas.
Tête de liste socialiste, Christophe Castaner -par ailleurs député maire de Forcalquier dans les Alpes de Haute-Provence- a finalement appliqué la consigne de retrait de Jean-Christophe Cambadélis mais il se retire à contre cœur, rapporte notre correspondant à Marseille, Stéphane Burgatt. Un proche de Christophe Castaner confirme : « oui, il voulait y aller ». Christophe Castaner qui devait s’exprimer à 22h30 , avait fait une première déclaration épidermique après l’appel à la mobilisation de Christian Estrosi, le candidat de la droite républicaine. Le chef de file des socialistes locaux avait fait une addition d’un report des voix potentiel, estimant que d’une certaine manière la gauche pèserait plus lourd au second tour que la liste Les Républicains pour faire face au Front national.
Quel report de voix au second tour ?
Le candidat socialiste annoncera finalement « sa » décision avec une heure de retard dimanche soir. Malaise à peine voilé sur place. Sur l’estrade, Christophe Castaner exprime son amertume à l'égard de cette gauche partie en ordre dispersé au premier tour. Amertume à l'égard de Christian Estrosi également. Car le candidat du parti Les Républicains est source de défiance chez les militants présents sur place qui le comparent tout simplement à Marion Maréchal-Le Pen - la candidate FN en PACA : « Le Pen / Estrosi » ou, selon leur expression « extrême-droite et droite-extrême ». Les militants reprennent là tout simplement des propos de campagne de leur désormais ex-candidat.
Le report des voix va-t-il s’appliquer pour créer ce « barrage » au FN ? Rien n’est moins sûr, confient les cadres et pour cause … Leurs militants fulminent car ils sont le sentiment qu’on leur a volé « leur » combat. Voter à droite, très peu pour eux et ils annoncent voter blanc, voire ne pas se déplacer du tout aux urnes. Et au sein de la Fédération socialiste des Bouches du Rhône, et c'était sensible avant les consignes officielles de Solférino, le siège du Parti socialiste, l’idée de laisser l’hémicycle vide de rose pendant six ans passait mal. C’est pourtant ce qui se profile. Mais quitte à avoir une région pilotée par l’extrême-droite, beaucoup auraient préféré avoir néanmoins la possibilité de résister de l’intérieur.