Il est minuit trente quand les premières ambulances arrivent le vendredi 13 novembre à l'hôpital Bégin à Saint-Mandé, en région parisienne. Les équipes les attendent, mobilisées en moins de deux heures. L'infirmier Abdou a connu l'Afghanistan et Ebola. Mais cette nuit-là, il soignera les civils : « C'est quelque chose auquel personne ne peut s'attendre, quelque chose de très particulier, je dirais plutôt quelque chose de difficile auquel nous avons essayé de faire face autant que nous pouvons».
Il y a 38 blessés, dont une dixaine en urgence absolue. « Les continuités des soins sont assurés. Il y a trois patients qui sont en réanimation qui vont avoir besoin de soins réguliers. Et puis il y a des patients moins graves mais qui ont eu des fracas de membres qui nécessitent une hospitalisation moins longue. Les psychiatres et psychologues sont sur le pont et prennent le relai», explique le docteur Vincent Duverger, médecin chef à l'hôpital Bégin.
C'est pour dire sa reconnaissance que le ministre de la Défense a tenu à observer une minute de silence en mémoire des victimes aux côtés des personnels soignants et des blessés. « Les personnels ont fait preuve d'une mobilisation, d'une réactivité, d'un sang froid et d'un calme remarquable. C'est pourquoi j'ai tenu à les féliciter », explique Jean-Yves Le Drian. Une cellule d'assistance a été mise en place à l'hôpital Bégin, ainsi qu'à l'Ecole militaire pour venir en aide aux blessés psychologiques des attentats de Paris.