Les millions d'euros suspects s'accumulent. Ils connaissent même une progression exponentielle. Jusqu'alors, les enquêteurs se concentraient sur les 18,5 millions d'euros de fausses factures de la société Bygmalion. Une somme déjà considérable dont la justice pense qu'elle a servi à masquer l'explosion du plafond légal de dépenses autorisées pour la campagne présidentielle, à savoir 22,5 millions d'euros.
Depuis, de nouveaux soupçons sont apparus. Cette fois, les interrogations surgissent du côté des comptes de l'UMP pour l'année 2012. Une ligne comptable intitulée « présidentielle » indique plus de 13 millions d'euros de dépenses. Une somme qui n'a pas été reportée sur les comptes de campagne du candidat Sarkozy. Près de deux millions d'euros de factures émises par la société Agence Publics pour le grand meeting de Villepinte ont aussi été découverts. Là encore, ces sommes n'ont pas été intégrées aux comptes de campagne.
Le 26 octobre dernier, le parquet de Paris a pris un réquisitoire supplétif pour enquêter. Si ces nouveaux soupçons devaient se matérialiser, cela fragiliserait sérieusement la défense de Nicolas Sarkozy qui jusqu'à présent qualifie de « farce » la thèse d'un dérapage financier de sa campagne.