« Il n’y a pas de quartiers perdus de la République ». C’est le message en faveur de l’égalité et de la solidarité que François Hollande a tenté de faire passer lors de son récent déplacement à La Courneuve en Seine-Saint-Denis.
Dix ans près les émeutes provoquées par la mort de deux jeunes à Clichy-sous-Bois après une course poursuite avec des policiers, le chef de l’Etat a voulu marquer les esprits. Une initiative qui lui a valu un accueil mouvementé et des huées, signe du malaise profond qui persiste dans ces quartiers déshérités et de la déception de populations qui lui avaient pourtant apporté leur soutien en 2012 face à Nicolas Sarkozy.
Plus que des mots, les habitants des banlieues attendent des actes et des résultats. Le comité interministériel que Manuel Valls réunit aux Mureaux vise donc d’abord à faire le bilan de l’application de la soixantaine de mesures annoncées il y a six mois, après les attentats de janvier. Le Premier ministre avait alors affirmé sa volonté de lutter contre « l’apartheid territorial, social et ethnique ». Une formule-choc comme Manuel Valls en utilise souvent.
Aux Mureaux, le Premier ministre devrait annoncer que le gouvernement va poursuivre les efforts. A six semaines des régionales et dans la perspective de 2017, cette volonté d’afficher la mobilisation du gouvernement en faveur des banlieues n’est pas anodine.