Mort de Rémi Fraisse: l’enquête est-elle menée de manière impartiale?

Rémi Fraisse, c'est ce jeune homme qui manifestait contre un projet de construction de barrage dans le sud-ouest de la France, tué le 25 octobre 2014 par un tir de grenade, un engin lancé par un gendarme. Une procédure est ouverte pour déterminer si l'usage de la force était justifié. Et selon le journal Le Monde, qui s'est procuré le rapport de l'inspection générale de la gendarmerie, l'enquête écarterait un peu trop rapidement certaines questions gênantes pour les forces de l'ordre.

Enquête bâclée, titre Le Monde. Selon le quotidien, les gendarmes - après investigations - appuient la thèse du gouvernement, à savoir que les forces de l'ordre ont répondu à des violences croissantes et incessantes de la part des manifestants et que les avertissements réglementaires ont été effectués.

Mais en s'appuyant sur le même rapport d'enquête, le journal s'étonne de ces conclusions. A ses yeux, certains éléments gênants n'ont pas été pris en compte.

Ce serait le cas, par exemple, du témoignage d'un gendarme qui dit qu'il n'a pas vu le chef J, auteur du tir mortel, venir chercher ses jumelles pour s'assurer que la zone était dégagée de toute personne. Le rapport conclut pourtant que « la précaution d'utiliser une paire de jumelles démontre la volonté du chef J d'éviter de blesser un manifestant ».

Autre interrogation du Monde : la violence des contestataires invoquée par les forces de l'ordre. L'enquêteur de la gendarmerie relève lui-même que les vidéos des événements ne montrent pas que des cocktails Molotov aient été lancés sur les forces de l'ordre.

Le journal note qu'il y en a bien eu... mais « peu et loin des militaires ». Et le quotidien note également qu'un seul gendarme a été blessé ce soir-là : il s'est fait mal au genou en tombant tout seul.

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