Enquête bâclée, titre Le Monde. Selon le quotidien, les gendarmes - après investigations - appuient la thèse du gouvernement, à savoir que les forces de l'ordre ont répondu à des violences croissantes et incessantes de la part des manifestants et que les avertissements réglementaires ont été effectués.
Mais en s'appuyant sur le même rapport d'enquête, le journal s'étonne de ces conclusions. A ses yeux, certains éléments gênants n'ont pas été pris en compte.
Ce serait le cas, par exemple, du témoignage d'un gendarme qui dit qu'il n'a pas vu le chef J, auteur du tir mortel, venir chercher ses jumelles pour s'assurer que la zone était dégagée de toute personne. Le rapport conclut pourtant que « la précaution d'utiliser une paire de jumelles démontre la volonté du chef J d'éviter de blesser un manifestant ».
Autre interrogation du Monde : la violence des contestataires invoquée par les forces de l'ordre. L'enquêteur de la gendarmerie relève lui-même que les vidéos des événements ne montrent pas que des cocktails Molotov aient été lancés sur les forces de l'ordre.
Le journal note qu'il y en a bien eu... mais « peu et loin des militaires ». Et le quotidien note également qu'un seul gendarme a été blessé ce soir-là : il s'est fait mal au genou en tombant tout seul.