Avec notre envoyé spécial à La Courneuve, Florent Guignard
Lorsque François Hollande sort de sa voiture, les sifflets se mêlent aux applaudissements. Le bain de foule n’aura pas lieu. L’hostilité au président de la République est palpable.
« Il a trahi le peuple. Il a été élu sur des promesses qu’il n’a pas tenues, qu’il n’a pas respectées, reproche Nabil Mayouf, ancien militant socialiste à la tête aujourd’hui d’un collectif citoyen. Il a favorisé le chômage et là, aujourd’hui, il veut se rattraper. Il pense qu’il peut se racheter en venant racheter les banlieues ne sont pas à vendre. Il joue sur un événement qui a eu lieu en 2005, la mort de deux adolescents, mais aujourd’hui, on ne veut pas de ça, on ne veut pas de lui. »
Ce n’est effectivement pas par hasard que François Hollande vient en banlieue, dix ans après les émeutes de Clichy-sous-Bois qui, rappelle-t-il, « avaient profondément bouleversé notre pays et qui avaient obligé le gouvernement de l’époque à décréter l’état d’urgence quand il y avait des émeutes ». « C’est une tout autre image qu’il faut donner. Mon devoir en tant que président de la République, c’est d’assurer l’égalité de tous dans tous les territoires. Il n’y a pas de quartier perdu dans la République », affirme François Hollande.
A l’abri du chahut, le président égrène son bilan pour les quartiers, son engagement pour créer de l’emploi. Un discours à l’évidence inaudible, là où il y a trois ans, Hollande réalisait ses meilleurs scores.