A peine lancé, le référendum organisé par le Parti socialiste sur l’unité de la gauche aux élections régionales de décembre prochain suscite déjà les critiques. Pour prendre part à ce référendum organisé jusque demain soir, les votants peuvent se rendre dans l’un des points de vote prévus ou sur Internet. Il leur suffit de renseigner un nom, un prénom, une adresse électronique et d’accepter une « charte d’engagement » en cochant une case.
Emmanuelle Cosse dit craindre un bourrage des urnes
Mais dès vendredi matin, des journalistes ont relevé qu’il était possible de voter plusieurs fois depuis différentes adresses email. D’autres ont affirmé avoir pu participer à la consultation sous le nom de différentes personnalités politiques, dont celui du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, ou de la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse.
Cette dernière, qui avait dénoncé l’organisation de ce référendum, s’est étonnée sur Twitter d’avoir reçu un email la remerciant pour sa participation.
Le Parti socialiste a donc annoncé ce samedi dans un communiqué qu’il comptait porter plainte pour faux et usage et de faux, et usurpation d’identité. « Depuis que nous avons annoncé cette plainte, il n’y a plus de problème », a affirmé Jean-Christophe Cambadélis sur BFM TV. « Indépendamment des journalistes facétieux qui ont essayé de démontrer qu'il était possible de faire plusieurs votes, nous avons constaté hier qu'une petite dizaine de votes avaient usurpé des adresses email et des identités électroniques », a-t-il précisé. Le Premier ministre Manuel Valls a minimisé ces « incidents », estimant que le vote allait se dérouler « dans de bonnes conditions ». Les résultats seront prononcés demain soir.
■ Référendum, mode d’emploi
« Face à la droite et à l’extrême droite, souhaitez-vous l’unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales ? » demandait Jean-Christophe Cambadélis le mois dernier. Une question sous forme de menace implicite : sans cette union, quelles sont les chances de la gauche de gagner en décembre ? Pour y répondre, 2 500 urnes sur les marchés français et un site internet dédié.
Le scrutin se veut le plus ouvert possible. Il n’est pas nécessaire d’être inscrit dans un parti ni même d’être sur les listes électorales ; il suffit de déclarer qu’on adhère aux valeurs de la gauche, des écologistes et de la République.
Mais chacun des 2 500 points de vote, installé sur un marché ou à une station de métro, a des horaires bien précis et n’est pas forcément ouvert durant les trois jours du scrutin. Il faut donc être bien informé pour trouver où voter.