La Sécurité sociale est née après la guerre, en 1945. Alors que le pays est exsangue, le général de Gaulle décide de mettre en place un système social organisé en réseau et basé sur la solidarité entre malades et bien portants, et actifs et inactifs. L'organisme est financé par les cotisations salariales et patronales. Constituée de quatre branches (famille, maladie, retraite et recouvrement) elle est le socle du modèle social français. La Sécurité sociale n'offre pas uniquement l'accès aux soins. Elle fournit aussi une couverture de base pour les risques sociaux, l'invalidité, le décès, la vieillesse, la retraite, l'accident du travail, la maladie professionnelle et la famille. Le soutien à la famille est important, car à la fin de la guerre, il faut repeupler la France. De Gaulle décide d'une politique incitative afin d'encourager les Français à faire des enfants.
La Sécurité sociale gère la protection sociale et verse des aides financières. Actuellement, 60 millions de personnes en bénéficient, dont près de 14 millions de retraités qui touchent une pension de retraite, et 12 millions de foyers perçoivent des allocations familiales ou des aides au logement. En 2014, ses recettes étaient de 4,744 milliards, provenant pour 46 % des cotisations des entreprises, suivies de celles des ménages et des administrations publiques.
Depuis 20 ans, ses comptes ne sont plus à l'équilibre. Fondée en plein boum économique, elle avait alors les moyens de ses ambitions. Mais depuis 1998, la « sécu » est à la peine, ses comptes sont régulièrement dans le rouge, sauf entre 1999 et 2001 où le solde était excédentaire. C'est le fameux « trou de la sécu ». Depuis 2002, ses finances ne cessent de se dégrader et la crise de 2008 a encore aggravé la situation. La hausse du chômage, la baisse des cotisations, le vieillissement de la population sont des facteurs qui mécaniquement accroissent le déficit du régime général. En 2010, le déficit atteignait le chiffre record de 23,9 milliards d’euros, en 2015 il sera de 12,8 milliards d'euros. La ministre de la santé, Marisol Touraine, veut pour 2016 le ramener sous la barre des 10 milliards d'euros. Des tours de vis s’imposent.
Rien que pour la branche maladie, l'excécutif veut dégager près de 3,5 milliards d’euros d'économies, ce qui ramènerait son déficit à 6,2 milliards d'euros en 2016. Pour y parvenir, l’Etat a pris des mesures comme le déremboursement de nombreux médicaments et la montée en puissance des génériques. Il y aura plus d'opérations en ambulatoire, c'est-à-dire sans hospitalisation, et moins d'arrêts de travail grâce à de meilleurs prescriptions. Dans le viseur également le transport des malades, avec un encadrement plus rigoureux de l'usage des ambulances.
La France possède un des systèmes de protection sociale les plus généreux au monde. L'heure est non seulement au bilan, mais aussi à la réflexion. En France, les dépenses sociales, qui ne cessent de progresser, représentent 32% du PIB, contre 20% chez nos voisins européens.