Leurs chaises étaient vides : les frondeurs, lassés de ne pas être entendus, disent-ils, étaient dans le train retour quand le Premier ministre a pris le micro. Place nette pour Manuel Valls, la salle socialiste en face de lui a globalement salué et applaudi ses appels à l’union.
Des appels à l’union des socialistes à l’union de la gauche qui ont pour l’heure bien du mal à porter au-delà de cette assemblée de La Rochelle. Ce lundi, Manuel Valls se rend à Calais, dans une région qui pourrait bien faire renaître en décembre le grand traumatisme socialiste du 21 avril 2002 : une gauche dispersée, boudée par les électeurs, un FN triomphant.
Lancement de campagne
Ce déplacement du Premier ministre sur le thème des migrants a donc toutes les allures d’un lancement de campagne pour les régionales, et annonce en filigrane la réédition de la tactique des départementales du printemps : d’un côté les appels a l’union de la gauche, de l’autre la confrontation assumée avec le Front national sur son terrain.
Le tout sur fond de grincement de dents d’une partie des socialistes, ce déplacement n a pas été discuté avec nous dit un proche du candidat à la région. Ambiance.
Manuel Valls : « La droite n'a rien à proposer »
Lors de son discours de clôture, Manuel Valls a attaqué la droite et l'extrême droite, regroupé désormais selon lui dans un même «bloc réactionnaire», qu'il entend combattre. Verbatim.
« Quand un responsable du patronat, dont le nom est connu des Français dit qu'il n'hésitera pas à voter pour le Front national. Quand un économiste connu, de gauche, appelle à la constitution d'un front anti-euro. Quand un diocèse invite une députée frontiste, qui a tenu des propos hallucinants ou hallucinés il ya quelque jours. Qui a tenu des propos d'une très grande gravité à l'égard des protestants de France. Ce sont des barrières qui tombent. Et donc, je vous le dis, il ne faut rien abandonner du combat que nous avons mené, notamment aux municipales ou aux départementales. Qui le fera, si nous ne le faisons pas ? Car beaucoup, à droite, sont perdus. Beaucoup semblent prêts à sacrifier leurs principes et les valeurs. Ce que je vois derrière cette envie de revanche de l'ancien président de la République, c'est qu'au fond, la droite n'a rien à proposer. Elle cherche seulement à s'imposer. »