Des attentats déjoués en France, trois personnes en garde à vue

Le président François Hollande a déclaré mercredi 15 juillet que des actes terroristes avaient été déjoués cette semaine en France. Quatre personnes qui auraient projeté une action terroriste contre des installations militaires ont été placées en garde à vue, a précisé le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. L'une d'entre elles a été libérée.

Quelques mots du président de la République et une communication surprise. « Cette semaine, nous avons prévenu des actes terroristes qui auraient pu être produits », a déclaré François Hollande mercredi 15 juillet, en déplacement à Marseille, avant d’ajouter « le ministre de l’Intérieur fera une communication demain ». La prise de parole de Bernard Cazeneuve a finalement été avancée au soir même, apportant les premières précisions sur cet attentat déjoué.

Un ancien militaire parmi les suspects

L’un des quatre suspects, qualifié de « principal instigateur » par Bernard Cazeneuve, est un jeune homme âgé de 17 ans qui avait été repéré par les services de renseignement pour son activisme sur les réseaux sociaux et ses liens avec des jihadistes français incarcérés. L’individu avait également été signalé aux autorités pour « ses velléités de départ en Syrie » a précisé le ministre de l’Intérieur.

Le 23 juin, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme ». Une étude des contacts du suspect a ensuite permis aux enquêteurs de remonter jusqu’aux trois autres individus, un ancien militaire de la marine nationale âgé de 23 ans, un jeune de 19 ans et un adolescent de 16 ans.

Les quatre suspects ont donc été interpellés lundi 13 juillet à l’aube, avant d’être placés en garde à vue dans les locaux de la DGSI, la Direction générale de la sécurité intérieure, situés à Levallois-Perret en région parisienne. Le plus jeune a finalement été remis en liberté.

Des sites militaires visés

Aucune information officielle précise n’a pour l’instant été donnée sur la cible de ces attaques. « Ces individus […] projetaient de commettre une action terroriste contre des installations militaires françaises », a indiqué Bernard Cazeneuve.

Certaines sources indiquent toutefois que les suspects avaient pour cible le Fort Béar, situé près de Perpignan dans le sud de la France. Ce lieu, aujourd’hui désaffecté, sert au Centre national d’entrainement commando (CNEC) pour la formation de jeunes militaires.

Selon une information de nos confrères du Monde, confirmée par l’AFP, les suspects avaient prévu de décapiter un officier et de filmer leur attaque avec une GoPro, une petite caméra portative.

1 850 Français impliqués dans les filières de recrutement

Ces toutes dernières interpellations portent à 326 le nombre d’individus interpellés depuis 2012 pour leur implication dans des filières jihadistes. Près d’un tiers d’entre eux sont aujourd’hui écroués.

« Ce sont désormais 1850 Français ou résidents habituellement en France qui sont aujourd’hui impliqués dans des filières djihadistes, dont près de 500 présents en Syrie ou en Irak », a rappelé le ministre de l’Intérieur.

En application de la loi antiterroriste de novembre dernier, 118 interdictions de sortie administrative du territoire ont été prononcées, 6 déchéances de nationalité sont en cours d’instruction, et 40 « prêcheurs de haine, dont de pseudos imams autoproclamés » ont été expulsés.

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