Les deux dirigeants d'Uber France en garde-à-vue

Les deux dirigeants d'Uber France ont été placés en garde à vue à Paris ce lundi 29 juin dans le cadre de l'enquête sur l'application UberPOP, système de mise en relation de clients avec des particuliers pour les transporter contre rémunération et qui suscite la colère des taxis en France. Déjà dans le collimateur de l'exécutif à la suite de l'important mouvement des taxis la semaine dernière, le service de taxis amateurs intéresse aussi la justice. Ces gardes à vue interviennent en effet dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en novembre 2014.

«UberPOP doit être dissous et déclaré illégal», avait déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi dernier le président François Hollande. Ce système qui permet de mettre en relation des usagers et des taxis amateurs tombe en effet sous le coup de la loi Thévenoud d'octobre 2014. C'est dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte un mois plus tard que les gardes à vue de Pierre-Dimitri Gore-Coty, le directeur général d’Uber en Europe, et de Thibaud Simphal, le directeur général d’Uber France, interviennent aujourd'hui. 

Le siège du groupe en France avait déjà été perquisitionné en mars dernier dans le cadre de cette enquête pour « organisation illégale » de « système de mise en relation de clients avec des personnes qui se livrent au transport routier à titre onéreux » : c'est-à-dire la pratique d'une activité de taxi amateur.

Si le moment choisi pour ces gardes à vue peut interpeler, elles n'ont donc rien à avoir avec la récente grève des taxis et les prises de position du gouvernement qui ont suivi. 
Celui-ci estime en effet que le groupe californien incite à des pratiques illégales en maintenant son service UberPOP et en continuant d'en faire la promotion. 

Le président François Hollande avait même déclaré que le service devait être « dissous » ... Mais pour cela il faudra une décision de justice... Uber, qui juge cette interdiction contraire à la liberté d'entreprendre, a obtenu de la Cour de cassation que la question soit soumise au Conseil constitutionnel.

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