Les taxis exigeaient l'interdiction d'UberPOP, une application disponible sur smartphone mettant en relation un client et un chauffeur non professionnel. Le ministre de l'Intérieur a tranché et a annoncé des mesures pour mettre en oeuvre l'interdiction de l'activité : «J'ai donné instruction au préfet de Paris, compte tenu des troubles graves à l'ordre public et du développement de cette activité illégale, de prendre ce jour un arrêté interdisant l'activité UberPop», a expliqué Bernard Cazeneuve à la préfecture de Marseille. En fin d'après-midi, le ministre de l'Intérieur a par ailleurs reçu une délégation de l'intersyndicale.
Un peu plus tôt dans la journée, les syndicats avaient pourtant rejeté une invitation de des services de Matignon. Les syndicats de taxis, à l'origine du mouvement national de protestation, jugent en effet insuffisante l'interdiction de l'activité de la société américaine Uber, promise par le gouvernement. Ils insistent sur la « désactivation » de l'application mobile. Un peu plus tard dans l'après-midi, le ministère de l'Intérieur a saisi la justice. Seul un tribunal peut en effet ordonner la désactivation de l'application.
Réagissant à l'arrêté préfectoral visant son application, le patron d'Uber France Thibaud Simphal a affirmé sur BFM Business: « C'est un arrêté préfectoral, on va le contester et on verra ce que donne le recours, pour l'instant ça ne change rien, UberPOP peut continuer. »
Une déclaration qui n'est pas faite pour calmer les esprits, qui ont été très échauffés toute cette journée de mobilisation. Des débordement ont en effet eu lieu ce jeudi matin, notamment en région parisienne à l'occasion des opérations escargots, blocages de gares et d'aéroports organisés par les chauffeurs des taxis, mobilisés pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme une concurrence déloyale. Sur Twitter, la rockstar américaine Courtney Love, coincée dans les bouchons en région parisienne, a raconté que le conducteur de sa voiture avait été pris à partie par les taxis : « Ils ont intercepté notre voiture et tiennent notre chauffeur en otage. Ils ont frappé les voitures avec des battes en fer », dit-elle encore en joignant la photo d'une vitre détériorée. 10 interpellations ont eu lieu, alors que 6 policiers ont été blessés dans des heurts. 70 véhicules ont été dégradés, a-t-on également appris du ministre de l'Intérieur, en fin de journée.