A l’issue d'une réunion de près d’une heure et demie, aucune annonce, si ce n’est celle-ci : le gouvernement est mobilisé pour assurer la sécurité des Français.
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, l’a martelé : « Nous n’avons cessé d’agir, l’action du gouvernement est résolue, nous agissons sans trêve ni pause (...) Je veux rappeler que des milliers de policiers, de gendarmes, de militaires, dans le cadre du plan Vigipirate renforcé dans la région Rhône-Alpes, assurent par des gardes statiques et des patrouilles dynamiques, la protection des lieux les plus sensibles. Ce dispositif en région Rhône-Alpes est renforcé par la décision prise hier par le président de la République, et nous avons mis en place des gardes dynamiques autour des sites Seveso et en lien avec les industriels, rappelé les règles qui s’appliquent en la matière pour assurer la prévention de risques concernant ces sites ».
Une manière de répondre aux nombreuses critiques formulées par l’opposition depuis hier vendredi. Nicolas Sarkozy notamment, qui a, à demi-mot, accusé le gouvernement de ne pas avoir su prévenir ce nouvel attentat.
Réponse du tac au tac du ministre de l’Intérieur dans la cour de l’Elysée, 13 000 postes de police ont été supprimés lors du précédent quinquennat, alors que la gauche a recréé depuis 2012 des emplois dans les forces de l’ordre.
On le voit, on est bien loin de l’unité nationale qui avait prévalu en janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Et le Conseil restreint de ce matin n’avait au fond qu’un but : montrer que le gouvernement protège les Français. On appelle ça de la communication.
• ANALYSE
En marge du second conseil restreint convoqué ce samedi par François Hollande à l'Elysée, force est de constater que l'unité nationale qui avait prévalu après les attentats de janvier n'est plus de mise dans la classe politique.
Esprit du 11-Janvier es-tu là ? La réponse est clairement non. François Hollande, à deux reprises vendredi, a eu beau appeler à l’unité, au rassemblement et aux valeurs, il n’a pas vraiment été entendu. Les premiers coups ont été portés très vite après l’attentat commis à Saint-Quentin-Fallavier, à la fois par la droite et l’extrême droite, sur des thématiques assez proches : « Cinquième colonne », « expulsion des islamistes radicaux » et « déchéance » de leur nationalité française.
Nicolas Sarkozy lui-même s’est engouffré dans la polémique, en intimant le gouvernement d’assurer la sécurité des Français, en l’accusant de ne pas en faire assez. Des tentatives d’instrumentalisation politique de ce nouvel attentat sur le sol français.
En face, le gouvernement surjoue la mobilisation. Manuel Valls a interrompu son déplacement en Amérique du Sud, pour assister ce samedi matin au second conseil de défense convoqué en 24 heures à l’Elysée. Il y a clairement de l’affichage.
François Hollande est sur le pied de guerre, en première ligne, chef d’Etat et chef de la nation, garant de la sécurité des Français. Un rôle qui lui avait permis de se représidentialiser en janvier, de regagner des points dans les sondages. Mais au vu des commentaires politiques depuis le nouvel attentat, on ne se trouve plus tout à fait dans le même scénario.