Depuis le début de sa garde à vue, Yassin Salhi se terrait dans le silence. Que ce soit son nom, son parcours, les motivations de son acte, ce père de famille de 35 ans ne dévoilait rien et est resté muet pendant 36 heures. Mais l'on a appris samedi soir, de sources proches du dossier, que le suspect a commencé à parler aux enquêteurs.
Egalement entendues, sa femme et sa soeur ne semblent guère plus aider les enquêteurs. Elles se disent incrédules, expriment la même stupéfaction que lorsqu'elles ont appris les faits, vendredi.
Avant cela, en se penchant sur son entourage, les enquêteurs avaient pu déterminer que Salhi s'est radicalisé à Pontarlier, sa ville de naissance dans l'est de la France. Il y était en contact notamment avec un homme soupçonné d'avoir préparé, avec des militants d'al-Qaïda, des attentats en Indonésie. Mais aucun élément ne lie les deux hommes dans un passé récent.
A son domicile, les forces de l'ordre n'ont retrouvé aucune arme. Pas de matériel de propagande jihadiste non plus. Rien qui semble relier l'homme à une quelconque organisation terroriste. Mais son ordinateur et son téléphone portable ont été saisis.
Seule avancée: les enquêteurs ont découvert que Yassine Salhi s'est livré à une macabre mise en scène. Il s'est pris en photo avec la tête décapitée de son patron. Un cliché qu'il aurait ensuite envoyé à un contact, avec la messagerie WhatsApp. Une personne non identifiée ni localisée, mais qui a un numéro de téléphone nord-américain. Simple contact ou commanditaire ? La question d'éventuelles complicités reste posée.