Avec notre envoyée spéciale à Bordeaux, Anissa el Jabri
Et si Bordeaux venait d’avoir ce matin un avant-goût de l’affiche de la prochaine présidentielle. Sourire au coin quand on lui parle des récents sondages qui le placent en tête à droite, Alain Juppé botte en touche : il ne les a pas lus, affirme-t-il. Il s’amuse néanmoins : « C’est le hasard. C’est le hasard des circonstances, des événements. » Faut-il y voir une signification ? Lui en tout cas n'en voit pas, assure l’édile bordelais.
Pas question quand même de se priver à la tribune d’une pique au président suractif, qui lui est très en retard dans les enquêtes d’opinion : « A Bordeaux, nous gouttons le vin. Nous buvons avec modération. Nous ne cherchons pas l’oubli dans l’ivresse. »
« Les Français n’entendent les messages que si on vient chez eux, leur parler directement », dit un conseiller. Voilà pourquoi le président est partout. Et François Hollande a vu le danger et ne veut pas être accusé d’en faire trop : « Vous êtes leader mondial. Il n’y a pas beaucoup de domaines où nous sommes en leadership mondial. Et donc là où nous sommes déjà les premiers, restons largement les premiers. C’est le sens de ma visite. Elle n’a pas d’autre objet. »
Mais l’adversaire préféré de la gauche de François Hollande, ça n’est pas Alain Juppé mais bien le si clivant Nicolas Sarkozy. Les deux hommes rêvent d’ailleurs d’en découdre à nouveau, même si le match de 2012 - et ce sont les enquêtes d’opinion qui le disent - les Français ne veulent pas le revoir.