Y penser, toujours ; n’en parler, jamais. Officiellement, le président n’est pas en campagne pour sa réélection. Mais tout est là pour dire le contraire. Chaque occasion est bonne pour un bain de foule, même les plus inattendues C'était le cas par exemple après la cérémonie au Panthéon il y a quelques semaines.
Il y a aussi la gestuelle : son coude posé sur le pupitre pendant certains passages très politiques de ses discours, une de ses habitudes de candidat. Il y a encore l’arrivée de nouvelles plumes dans son équipe ou bien des allusions répétées de ses amis à la seconde campagne de François Mitterrand en 1988. « 'La France unie', pas mal comme slogan », dit un de ses proches.
Surtout, avec François Hollande champion des petites phrases, maître des allusions sans équivoque, aucun doute n’est permis. En déplacement aux 24 heures du Mans, le président ne s'est pas privé de filer la métaphore automobile pour parler de lui : « Quand on accélère au mauvais moment, on peut sortir de route. Donc il faut bien choisir sa vitesse ». Entre les départementales de ce printemps et la campagne des régionales qui commence cet automne, il y a une fenêtre de tir pour faire de la politique, explique un conseiller. Après, il faudra à nouveau se faire plus discret.