Une trentaine de migrants se reposent devant une bibliothèque du XVIIIe arrondissement de Paris. Certains sont couchés sur des matelas, d'autres sont sur des bâches à même le sol. Parmi eux, un Guinéen, arrivé en France il y a neuf mois. Il a passé l'hiver au camp de La Chapelle. « Ils nous ont dit mardi quand ils sont venus saccager le camp qu’ils allaient nous donner des logements, alors que c’était faux. Ils ont envoyé des gens dans le centre d'hébergement, mais dans le centre ont nous a dit que c’était pour trois jours seulement. Il y avait beaucoup de monde, je n’ai pas eu de place. »
Pedro Pablo Naranjo est un habitant du quartier. « On a été sous le pont du métro cet hiver avec eux, et on leur a toujours dit qu’on continuerait à être à leurs côtés ». Alors malgré le démantèlement du camp de La Chapelle, Pedro Pablo est toujours là, auprès des migrants. Il distribue des sandwiches et des boissons. « On avait l’espoir que ces gens allaient être placés dans des lieux dignes d'un être humain, pour dormir, se nourrir, se laver et ils sont jetés de nouveau à la rue. Qu’est-ce qu’on peut faire ? »
La distribution alimentaire continuera quelques heures. De quoi remplir l'estomac des migrants en attendant un hébergement temporaire pour la nuit.