L'ancien secrétaire d’État au commerce extérieur, Thomas Thévenoud parle d'une « volonté manifeste d'acharnement » de la part du gouvernement alors qu'il « n'a jamais eu de compte à l'étranger », notamment en suisse ; allusions très claires à l'affaire Cahuzac, soldée sans poursuites pour l'instant.
Pourtant, la commission des infractions fiscales a bel et bien décidé de porter plainte contre lui, et son épouse, pour fraude fiscale. Le gouvernement se défend de tout acharnement rappelant que cette commission est une autorité indépendante, et l'entourage du ministre de l'Économie, Michel Sapin, l'affirme : les ministres ne sont pas intervenus dans la procédure.
De son côté, l'ancien secrétaire d'État le dit, il a remboursé toutes ses dettes à l'État : « tout est régularisé depuis septembre dernier », a déclaré l'élu de Saône-et-Loire.
La fameuse phobie
Thomas Thévenoud avait été obligé de démissionner, 9 jours à peine après avoir pris son poste au sein du gouvernement de Manuel Valls. En cause, des années de retard dans ses déclarations de revenus et le paiement de ses impôts.
Pour se défendre, Thomas Thévenoud avait invoqué une phobie administrative. Il avait choisi de rester malgré tout député, contre l'avis même du président de la République. Après avoir quitté le gouvernement, Thomas Thévenoud avait récupéré son siège de député de Saône-et-Loire et avait refusé de démissionner de l'Assemblée nationale. Il a quitté le PS et siège chez les non-inscrits.
L'épouse de Thomas Thévenoud avait également été mise en congé de la présidence du Sénat, où elle était chef de cabinet. Le montant des « droits éludés » sur les déclarations fiscales du couple de 2009 à 2013 est estimé à environ 70 000 euros.