Sur Europe 1 et iTélé, les deux adversaires se sont rendus coup pour coup, chacun défendant bec et ongles ses positions. Najat Vallaud-Belkacem s’est d’abord justifiée sur la publication au Journal officiel, dès mercredi, du décret d’application de la réforme : « Cette réforme du collège, a rappelé la ministre, elle était prévue dans la loi de refondation de l'école qui a été adoptée il y a 22 mois. On peut même considérer, d'une certaine façon, que ce décret d'application est bien tardif par rapport à la date d'adoption de cette loi de refondation de l'école. »
Publier ce décret en pleine controverse, Bruno Le Maire y a vu au contraire une provocation, un coup de force. Très en pointe sur ce dossier, le député UMP n’a eu de cesse, tout au long du débat, de s’en prendre à une réforme qui va selon lui accroître les inégalités. L’élu de droite accuse également la ministre de vouloir « niveler par le bas » la formation des élèves. « Vous voulez empêcher les meilleurs de devenir encore meilleurs, et ceux qui ont des difficultés de progresser. Moi, j'estime qu'au contraire, il faut savoir reconnaitre le talent de chacun », a plaidé le député.
Si la ministre de l’Education a rappelé sa détermination à mener à bien cette réforme, Bruno Le Maire a pour sa part répété que la droite abrogerait ce texte si elle revenait au pouvoir en 2017. Le débat aura parfois tourné à la foire d’empoigne, comme lorsque Mme Vallaud-Belkacem a lancé à son interlocuteur et à l'ancien gouvernement Sarkozy-Fillon qu'il représente : « Vous avez saccagé l'Education nationale, pour employer un terme qui me semble parfaitement approprié. » Ce à quoi l'ancien ministre a répondu : « Vous êtes en train de la saccager vous aussi, madame Vallaud-Belkacem. »